" Romantique ? Je ne sais pas ce que cela signifie. Je suis un classique ". Berlioz semble bien avoir récusé par avance son rattachement au mouvement romantique ! Et pourtant sa figure extravagante d'artiste passionné portant la marque d'un destin singulier, brûlé d'amours malheureuses, déchiré par des aspirations contradictoires, revendiquant sous la bannière de Shakespeare la liberté dans l'art, mais ne cessant de rechercher honneurs et reconnaissance institutionnelle. Tout incite à voir en lui l'archétype absolu du héros romantique épris d'idéal et blessé par la réalité, et particulièrement ce qu'il nous révèle dans ses écrits souvent exaltés sur les tourments de son âme.
L'essence même du romantisme n'est-elle pas musicale ? Tous les écrivains romantiques ne partagent-ils pas en effet une profonde défiance à l'égard du langage, incapable selon eux d'exprimer les mystères ineffables de l'âme humaine ? Mais si les poètes romantiques, en France, restent largement prisonniers des formes héritées, Berlioz en revanche, dans son écriture musicale, dans ses sources d'inspiration et dans sa pratique orchestrale, semble bien accomplir une véritable révolution, renouvelant avec ampleur les formes traditionnelles et donnant libre cours à l'expression fougueuse des rêveries et des passions amoureuses, de leurs bonheurs fugitifs comme de leurs emportements funèbres. À l'archétype un peu usé du héros romantique, il faudrait alors substituer la belle image plus consistante du compositeur visionnaire, sillonnant avec une inaltérable constance les routes d'Europe pour gagner orchestres et publics à l'originalité profonde de sa musique.
Cet article est extrait du site consacré à Berlioz par la BNF :
Le livret de La DAMNATION DE FAUST est une adaptation de Berlioz et Almire Gandonnière à partir de la traduction en prose de la pièce de Goethe par Gérard de Nerval. En effet, de même que Goethe s'était emparé du Faust de Christopher Marlowe, Berlioz s'est emparé du Faust de Goethe et en a fait une sorte d'autoportrait musical dans lequel, selon ses propres termes, il n’a cherché ni à traduire, ni même à imiter le chef-d’œuvre, mais à s’en inspirer seulement et à en extraire la substance harmonique qui y était contenue.
La Marche Hongroise est la conclusion de la première partie de La Damnation de Faust.
L'essence même du romantisme n'est-elle pas musicale ? Tous les écrivains romantiques ne partagent-ils pas en effet une profonde défiance à l'égard du langage, incapable selon eux d'exprimer les mystères ineffables de l'âme humaine ? Mais si les poètes romantiques, en France, restent largement prisonniers des formes héritées, Berlioz en revanche, dans son écriture musicale, dans ses sources d'inspiration et dans sa pratique orchestrale, semble bien accomplir une véritable révolution, renouvelant avec ampleur les formes traditionnelles et donnant libre cours à l'expression fougueuse des rêveries et des passions amoureuses, de leurs bonheurs fugitifs comme de leurs emportements funèbres. À l'archétype un peu usé du héros romantique, il faudrait alors substituer la belle image plus consistante du compositeur visionnaire, sillonnant avec une inaltérable constance les routes d'Europe pour gagner orchestres et publics à l'originalité profonde de sa musique.
Cet article est extrait du site consacré à Berlioz par la BNF :
Le livret de La DAMNATION DE FAUST est une adaptation de Berlioz et Almire Gandonnière à partir de la traduction en prose de la pièce de Goethe par Gérard de Nerval. En effet, de même que Goethe s'était emparé du Faust de Christopher Marlowe, Berlioz s'est emparé du Faust de Goethe et en a fait une sorte d'autoportrait musical dans lequel, selon ses propres termes, il n’a cherché ni à traduire, ni même à imiter le chef-d’œuvre, mais à s’en inspirer seulement et à en extraire la substance harmonique qui y était contenue.
La Marche Hongroise est la conclusion de la première partie de La Damnation de Faust.